L'ENNEMI INTIME : un film qui montre la réalité de la guerre d'Algérie ?

En 2007, Florent Emilio Siri réalise L'ennemi intime : une plongée inédite dans la guerre d'Algérie.

Algérie, 1959, le lieutenant Terrien, joué pr BenoÎt Agimel (à gauche sur l'affiche) appelé pour "pacifier l'Algérie",  prend le commandement d’une section de l’armée française située dans les montagnes de Kabyles. Il rencontre  le sergent Dougnac, campé par Albert Dupontel (à droite), un militaire de carrière qui lui explique rapidement le fonctionnement de l'armée française, les procédures octroyées ... La réalité de la guerre mêlée aux tempéraments différents des deux  hommes, vont rapidement rendre les choses plus compliquées. Terrien ne se reconnaît plus, l'horreur de la guerre le détruit peu à peu. Au cours de leur périple ils découvriront que leur pire ennemi n'est autre qu'eux-mêmes.

 

Dès la première séquence du film nous avons observons un paysage sombre, plutôt lugubre ce qui donne un aspect « violent » et inquiétant au paysage. Les personnages (indiqués par des flèches) sont confondus avec le décor, comme si cette part d'obscurité faiseint partie d'eux. et qu'elle allait se révéler au cours de l'intrigue.

Le film de Siri, très documenté sur le confli, dénonce la guerre. Certaines scènes du film, violentes et/ou sanglantes peuvent choquer les plus « fragiles ». Dès les premières minutes, des corps gisants apparaissent à l'écran. Il y a une sorte de gradation, car plus le temps passe, plus les scènes sont dures. Toutefois, lorsque commence « réellement » le combat entre Algériens indépendantistes et Français, les scènes de tueries ne sont pas filmées. Nous voyons juste les corps mutilés. Par la suite nous verrons que les soldats reçoivent des balles en pleine tête, dans le dos …

Ce film montre en revanche la torture exercée par des militaires français.  Comme l'armée française voulait coincer Sliman (partisan du FLN- Front de libération nationale), les villageois Algériens étaient torturés (attachés, frappés, électrocutés...). La torture ne cessait que lorsque les informations étaient jugées crédibles. La plupart du temps, elles entraînaient la mort.

Le réalisateur nousn invite donc à nous interroger : comment parfois des hommes ordinaires, de simples civils appelés à faire la guerre (près de 2 millions de Français entre 1955 et 1962 partis pour un service militaire obligatoire de 28 à 30 mois), ont pu passer, malgré eux, d'une position morale idéaliste et humaniste à une action violente et barbare. La limite de ce film est cependant de n'envisager que le point de vue français sur le sujet.

Audrey PAYET

L'ENNEMI INTIME - Bande-annonce VF