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Moi, Jeune Critique de Cinéma, au Lycée Le Verger
31 mai 2012

ALLAN ou comment un court-métrage peut susciter émotion et respect du suspense en moins de neuf minutes ?

 

ALLAN est un court-métrage réalisé par Frédéric Azar en 2006 dont les personnages principaux sont Gérard Lecaillon dans le rôle d'Allan, Chantal Banlier dans celui de sa femme et Karine Zibaut la DRH.

Ce court-métrage qui dure 8 min 55 raconte l'histoire d'un homme d'une cinquantaine d'années, Alain Favre, qui recherche du travail et qui après plusieurs refus décide de changer son âge sur son curriculum vitae. Il va non seulement se rajeunir de dix ans sur ses papiers mais également changer son apparence, son prénom et sa vie personnelle. Des scènes drôles et rocambolesques vont se succéder et amener le personnage de plus en plus loin dans l'invention de sa nouvelle vie. Ainsi les maladresses et les gros mensonges d'Allan, alias Alain, vont tenir en haleine le spectateur. Il peut être à tout moment démasqué par la DRH. 

 

Ici nous allons nous intéresser particulièrement au générique d’entrée. Il occupe en effet une place importante car il donne dès le départ le sujet, le thème du court-métrage et la suite n'en est qu'une illustration. 


allan 1


Le générique s'accompagne d'une musique mélancolique associée à un gros plan sur un stylo bic noir qui a été beaucoup utilisé car il est mordillé, signe, au passage, du stress probable de son propriétaire. Le stylo indique une direction que la caméra suit. Telle une flèche, il nous amène sur le sigle ANPE d’une page en bas de laquelle est prévcisé : "Notre métier, l'emploi ». En conséquence, nous pouvons supposer que le court-métrage va parler d'emploi. 


allan 2


    Toujours en un gros plan la caméra poursuit don travelling vers la droite et laisse apparaître trois enveloppes timbrées, laissant à penser que ces lettres auront pour destinataire l’ANPE (Agence Nationale Pour l'Emploi).

Puis très vite la caméra fait entrevoir les pages d’un agenda-semainier désespérément vide : aucune note inscrite et pas de rendez-vous à l’horizon…


allan 3


Toujours dans le mouvement de la caméra, le titre du court-métrage surgit, écrit en majuscule et de couleur blanche : ALLAN. Ce qui attire notre attention, c'est que nous avons en second plan, presque en même temps que le titre, écrit sur un document en caractère gras et en majuscule le mot TRAVAIL. Ainsi nous pouvons supposer que le personnage principal se prénomme Allan et qu'il est celui qui est concerné par la recherche d'emploi. 


allan 4

 


Notre hypothèse est immédiatement confirmée par l'apparition d'une lettre commençant par  « Monsieur, nous avons bien reçu votre candidature... ».   

Puis c'est le nom du réalisateur Frédéric Azar  qui apparait et nous entendons parler un personnage : un homme. Quasi simultanément   nous pouvons voir sur un article de journal en gros titre  «  Emploi des 55-64 ans : les blocages français » 

Au son, le personnage au téléphone  interroge  son interlocuteur sur les raisons du rejet de sa candidature. Il évoque ainsi son âge et puis raccroche, agacé, le téléphone. C'est sur ces paroles et cette discussion que le personnage fait enfin son apparition  à  l'écran, dans un cadre resserré qui laisse voir l’intérieur de ce qui semble être un salon. L’œil du spectateur embrasse d’un regard tout ce qui a été suggéré jusqu’ici et confirme les hypothèses émises : il s’agit bien d’un homme, relativement âgé, cheveux grisonnants, lunettes de vue, chemise passée de mode dans son intérieur peu éclairé, devant une fenêtre qui ouvre cependant légèrement sur l’extérieur. Visiblement désespéré, l’homme décide après quelques secondes de réflexion de changer son âge sur le curriculum vitae qu’il a saisi sur ordinateur, et nous comprenons ainsi que le problème soulevé dans ce court-métrage c'est la réinsertion des seniors  sur le marché du travail. 


allan 5


Ce qui nous a frappé dans ce court-métrage, c’est la puissance de suggestion du réalisateur qui dans un format très bref, doit faire réagir, le spectateur, doit susciter l’émotion. Pas de perte de temps avec un générique sur fond noir qui déroule pendant d’interminables secondes les protagonistes du film. Frédéric Azar installe avec maestria le personnage, son état d’esprit, ses problèmes, et, ce qui est au cœur du thème, le mensonge… tout cela en moins d’une minute.

 Ahmed CHAMSI SAID









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