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Moi, Jeune Critique de Cinéma, au Lycée Le Verger
24 septembre 2013

FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS: comique et tragique à la fois ?


Mujeres al borde de un ataque de nervios (Femmes au bord de la crise de nerfs) est un film d’Almodovar de 1988, qui raconte l’histoire de Pepa et d’Ivan, acteurs de doublage et amants.

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      Pepa sent qu’Ivan va la plaquer . Justement, ils sont en train de doubler une scène du film  Johnny Guitar, un western de 1954, de Nicholas Ray. On y  assiste à la rupture entre Joan Crawford et Sterling Hayden. Les comédiens se disent leur amour par dialogue de film interposé sauf que, quand Ivan fait son doublage, Pepa dort, dans son lit, bourrée de somnifères, et quand elle vient faire son doublage, Ivan est parti. Cette mise en abyme (le film dans le film)  nous installe dans le mélodrame.                                                                                                         

     Or, le film est extraordinairement comique.

     L’appartement de Pepa est le lieu de l’hystérie : elle met le feu à son lit, écrase des somnifères dans un gaspacho (qu’elle ne boit pas… mais que d’autres boiront), jette le téléphone par la fenêtre , puis le répondeur car elle ne reçoit jamais le coup de téléphone qu’elle attend de son amant. Elle envoie, même par la fenêtre un disque 33 tours, qui atterrit dans la rue sur la nuque de sa rivale, une avocate féministe.

     Et accessoirement,  pour gagner sa vie, entre deux doublages, Pepa tourne des publicités. On la reconnaît dans la rue car elle est « la mère de l’assassin » qui efface toutes les preuves du crime de son fils… avec la lessive qui lave plus blanc que blanc !                                                                      

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     Le film fait rire aussi par la logique démentielle du hasard :

l’amie de Pepa a un amant terroriste qui va faire sauter un avion, le même que doivent prendre Ivan et sa maîtresse.                                

Pepa veut sous-louer son appartement. Se présente alors un couple joué par Antonio Banderas et Rossy de Palma. Le jeune homme, Carlos, qui bégaye, accompagné d’un vrai dragon, sa fiancée, n’est autre que le fils d’Ivan.

Autre rencontre improbable : Pepa qui doit prendre un taxi tombe trois fois sur le même chauffeur.                                                                                   

      Le personnage le moins haut en couleur est Ivan, objet de tous les désirs,  comme le coq du poulailler  de Pepa.

 Il est poursuivi par sa femme qui sort de l’hôpital psychiatrique et veut le tuer à l’aide d’un revolver.

Et par sa maîtresse Pepa qui veut le sauver mais, avant, veut avoir avec lui une dernière explication.                                                                                                                                

     Elle a quelque chose à lui révéler …

     Pour connaître son secret, vous devrez voir le film.                                

     Ivan, dans ce film, est comme le don Juan de Molière, s’enfuyant pour échapper à doña Elvire.                                                                                                                                                                                    

     Mais derrière tous ces effets comiques, le tragique est présent. C’est celui qu’on trouve chez Ionesco, et qui dit l’impossibilité de communiquer entre les êtres.

     Femmes au bord de la crise de nerfs est le 7eme film d’Almodovar et le 1er  à avoir un succès international. C’est Almodovar qui a écrit le scénario mais, au départ, il voulait adapter le monologue de Jean Cocteau : La Voix humaine (une femme au téléphone parle pour la dernière fois à son amant qui vient de la quitter pour se marier … ).

     Arte a rediffusé ce film en mai 2012. Plus de 20 ans après, on peut se demander quel regard  porter sur ce film.

      Il est ancré dans «  la Movida » (nouvelle vague) et traduit la libération intellectuelle de l’Espagne après la mort de Franco.                                                                                          

     On a qualifié Almodovar d’insolent, de provocant, de surdoué.

      On a dit de son film qu’il était extravagant, baroque, kitsch, qu’il était une comédie de boulevard à l’espagnole.

      On retiendra peut-être deux phrases de Cécile Mury, critique à Télérama, qui appelle Carmen Maura «  la diva des crises de nerfs » et qui définit ainsi le film d’ Almodovar : «  Le héraut-héros de « la Movida » shoote Feydeau aux amphétamines et au gaspacho ».  

       Aujourd’hui, on a pu remarquer, dans le dernier festival qui a récompensé le cinéaste espagnol pour toute son œuvre, qu’il est resté fidèle à sa famille d’actrices, Carmen Maura et Rossy de Palma en tête.

    Maintenant, il ne vous reste plus qu’à voir ou revoir ce film avec un bon gaspacho (non empoisonné …) dont voici la recette :

 

Ingrédients pour 6 personnes : - 1.5 kg de tomates - 2 concombres - 1 botte d’oignons nouveaux - 3 poivrons (couleur au choix)  - 2 gousses d’ail - 3 cuillérées à soupe de vinaigre   -- 3 cuillérées à soupe d’huile d’olive - 3 tranches de pain -  du basilic.

Lavez, pelez, épépinez les tomates. Mettez les dans un mixeur. Mixez.

Pelez les oignons.  Lavez les concombres et les poivrons.

Ajoutez aux tomates mixées, les concombres et les poivrons.  

Ajoutez l’ail, le pain, le vinaigre, l’huile d’olive et un verre d’eau.

Salez, poivrez, mixez !

Mettez au frais 2 heures, et au moment de servir décorez avec du basilic ciselé.

Buen provecho !

 

José VIVIAN

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